La Compagnie Cela ne finira jamais est régulièrement soutenue par la Ville de Marseille, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, le Conseil Régional PACA. Enjeux du PROJET
3. D’autre part, m’interrogeant sur « le peuple des créateurs », comme le disait Peter Handke dans son poème dramatique « Par les villages », chercher à savoir quelles sont les valeurs qui les caractérisent dans l’imaginaire collectif : |
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photos : Claudine Bertomeu |
4. Face à ça : le « nouveau monde » le savoir technologique, l’utilisation de nouvelles matières, la consommation de nouveaux produits, la société jetable, le changement perpétuel, l’accumulation de biens. En quoi cela modifie t-il le travail des artisans ? Nous vivons depuis plusieurs décennies dans un monde dominé par le régime de la séparation. Chacun s’y soumet sans en prendre vraiment conscience, la connaissance de tous les domaines qui peuvent intéresser les hommes se manifeste à plat, sans lien, sans connexion en profondeur les uns avec les autres Nous souffrons dans l’art également d’absence de perspectives, nous nous isolons de plus en plus et l’artisan semble être le sujet métonymique de cela, lui qui travaille seul dans son atelier 10 h par jour : chacun son pré carré, comme il y a pour chaque chose sa petite case. |
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Alors est née l’envie de faire un spectacle autour de ça J’ai donc passé une commande d’écriture à Ronan Cheneau jeune auteur dramatique (Fées, Res Personna, édités par les Solitaires Intempestifs), avec lequel j’étais en relation depuis un an car j’aime son écriture qui parle des jeunes gens de 30 ans et de leur rapport au monde. Etapes de réalisation décembre 2007 l’exposition-installation Contenu : Elle comportera, outre les vidéos des interviews avec son texte brut, un début de transformation poétique de la langue réalisée par l’équipe artistique. avril-mai 2008 l’exposition-installation Contenu : Des interventions artistiques in situ seront réalisées à partir des matériaux collectés lors des entretiens que nous réalisons avec plusieurs dizaines d’artisans (enregistrement de leurs paroles, de leurs gestes, de leurs ateliers). Plutôt que de les présenter dans un lieu unique, ces matériaux seront mis en scène pendant une semaine dans les ateliers et les boutiques des artisans qui nous ont reçus, faisant ainsi de ces lieux un décor en lui-même, ouvert à d’autres publics (les clients, les habitants du quartier, les passants, …) et permettant aux artisans de se rendre compte de notre chemin de transformation artistique. - Images projetées sur dazibao ou images numériques - Textes diffusés par hauts parleurs, etc. Cette étape est conçue non seulement comme un geste artistique pour inaugurer le projet, mais aussi comme un moyen de toucher un nouveau public. Ronan Chéneau Comment commencer ? Par l’essentiel peut-être… On pourra penser dans un premier temps que ce que j’écris n’est pas vraiment du théâtre… Je me repose très rarement en effet sur une narration, une fiction, des personnages. Je travaille en général sur commande, au plus près de l’acteur, jamais a priori, mais toujours pour du vivant, du présent. J’aime considérer le texte comme un élément parmi d’autres de la machine théâtrale, comme le son et la lumière, comme un matériau brut qui se construit au cœur du plateau. Pour ces raisons sans doute, ce que j’écris a souvent forme de prises de paroles, directes, parfois autobiographiques… la grande nouveauté ici, avec Nicole Yanni, est de pouvoir me confronter cette fois à des paroles extraites au cœur du « réel », paroles glanées, captées, issues d’une réalité qui peut difficilement mentir, celle du travail… L’écart, la différence extrême qui sépare des artisans français et de jeunes travailleurs japonais et chinois jouera comme un garde fou essentiel, pour justement ne pas se limiter a des questions de terroirs, ou de folklores, mais il s’agira au contraire, pour moi, de tenter de recoller les pièces d’une mémoire, d’une condition et d’une histoire collectives intenables, impossibles, « universelles » et donc inconcevables aujourd’hui… Ce sera ici que l’imaginaire, l’épreuve du plateau devront jouer, et aussi la liberté avec laquelle j’entends remodeler, travailler un matériau si singulier et si « vrai ». |
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